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Mercredi 14 juin 2023

Un nouvel outil pour mesurer l’efficacité d’alternatives aux antibiotiques dans les élevages de volailles

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Les équipes ANSES Ploufragan-Plouzané-Niort, Innozh et Tecaliman du Carnot AgriFood Transition ont travaillé au développement d’un modèle infectieux expérimental chez le poulet de chair pour reproduire l’entérite nécrotique (projet CLOSTRICOX). Des alternatives aux traitements antibiotiques pour soigner cette infection majeure sont très attendues, comme en témoigne l’implication de la société BioArmor / Kersia qui a pu tester l’efficacité de ses solutions grâce au modèle développé.

L’innovation

Le projet CLOSTRICOX du Carnot AgriFood Transition a permis de mettre au point, d’optimiser et de valider un modèle infectieux expérimental pour reproduire l’entérite nécrotique chez le poulet de chair. Ainsi, deux solutions candidates alternatives à la prise d’antibiotique ont pu être évaluées. L’une des deux a été produite par la société BioArmor / Kersia .

Pour Maëliss Brunon, responsable expertise animale chez Innozh : « Les résultats concernant l’utilisation de la solution alternative de BioArmor sont encourageants. Il reste maintenant à réaliser l’indispensable phase d’essai en élevage terrain pour valider définitivement l’efficacité de cette solution dans un environnement complexe ».

Quoiqu’il en soit, le fait d’avoir des solutions alternatives attestées a permis de challenger le modèle entérite infectieux expérimental développé par les équipes de l’ANSES lors d’une première phase du projet CLOSTRICOX. Désormais, il existe un modèle validé exploitable pour évaluer objectivement des produits soit par alimentation, soit par boisson et d’étudier les signes cliniques et les performances.

Le besoin

Deux maladies digestives, qui préoccupent le secteur de la production avicole du fait de leur recrudescence, impliquent des clostridies. Le botulisme aviaire est déclenché par la bactérie Clostridium botulinum. Et l’entérite nécrotique implique la présence de Clostridium perfringens. Pour cette dernière pathologie, « le manque à gagner a été évalué en 2015 à 6 milliards de dollars », indique Jean-Michel Repérant, ingénieur de recherche à l’ANSES Ploufragan-Plouzané-Niort. Une estimation basse car, comme souvent, tous les cas ne sont pas diagnostiqués.

Or, ces maladies étaient traditionnellement soignées par des antibiotiques. Ces solutions sont aujourd’hui remises en cause par les risques associés à l’antibiorésistance et les attentes de consommateurs qui plébiscitent toujours davantage les produits « sans » : sans OGM, sans nitrite, mais aussi sans antibiotique.

Le partenariat

Les travaux scientifiques réalisés au travers du projet CLOSTRICOX ont permis la mise au point d’un modèle expérimental efficace, permettant l’évaluation d’alternatives aux antibiotiques dans les élevages de volailles pour prévenir de pathologies digestives lourdes comme l’entérite nécrotique. « Une phase d’essai en élevage terrain reste indispensable pour valider définitivement dans un environnement complexe l’efficacité des solutions proposées par les fabricants » précise Maëliss Brunon, responsable expertise animale chez Innozh.

La combinaison de l’expertise d’un laboratoire académique (l’ANSES Ploufragan-Plouzané-Niort), de deux centres techniques (Innozh et Tecaliman) et du savoir-faire d’une entreprise spécialiste du complément alimentaire pour les animaux (BioArmor / Kersia) ont permis de challenger le modèle d’entérite nécrotique et de montrer son efficacité en testant des solutions alternatives aux antibiotiques. Cette combinaison témoigne de la pertinence d’un modèle de recherche partenariale dont les instituts Carnot sont le fer de lance.