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Jeudi 23 février 2023

Immuno-Oncologie : Carnot Curie Cancer & Mnemo Therapeutics mettent en évidence une nouvelle approche

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Des travaux de chercheurs du Carnot Curie Cancer, qui leur valent deux publications dans la revue Science Immunology, mettent en évidence une approche d'immuno-oncologie qui pourrait révolutionner le traitement du cancer en sondant des zones inconnues du génome. Les travaux ont été menés en collaboration avec Mnemo Therapeutics, start-up issue du Carnot Curie Cancer.

Le génome humain est communément divisé en deux grandes catégories

  • 4% du génome code pour des protéines et les 96% restants sont constitués d’éléments non codants ou très peu connus : on parle de « génome sombre ».
  • Le « génome gris », également connu comme la partie du génome sombre qui est annotée, transcrite et parfois traduite, représente environ 45 % du génome humain total.

Ces régions génomiques ont été négligées, car elles sont mal comprises. Toutefois, un ensemble croissant de preuves indique que sonder le génome gris pourrait élargir l'univers potentiel des cibles précédemment inconnues en identifiant des caractéristiques qui codent pour des cibles spécifiques du cancer qui sont à la fois spécifiques de la tumeur et partagées par des proportions importantes de patients.

Deux études publiées dans la revue Science Immunology le 3 février

Issues de travaux menés par des chercheurs du Carnot Curie Cancer, ces études révèlent que les jonctions d'épissage transposon-exon, présentes dans le génome gris, constituent une source de nouvelles cibles récurrentes et spécifiques au cancer, ce qui pourrait contribuer au développement d'immunothérapies plus efficaces et moins toxiques. Ces travaux menés en collaboration avec Mnemo Therapeutics, biotech du Carnot Curie Cancer, confirment que le « génome gris » peut être exploité pour trouver des cibles cancéreuses significatives et offrir une approche diagnostique afin d'identifier les antigènes spécifiques des tumeurs.

  • Dans la première étude, dirigée par Sebastian Amigorena, directeur de recherche au CNRS, à la tête de l'équipe Réponses immunitaires et cancer (Carnot Curie Cancer/Inserm) et cofondateur scientifique de Mnemo Therapeutics, et Marianne Burbage, chercheuse Inserm au sein de cette équipe, les chercheurs ont identifié une nouvelle famille d'antigènes dérivés de jonctions d'épissage non canonique dans des lignées cellulaires tumorales de souris. Ces antigènes déclenchent une réponse immunitaire chez les souris porteuses de tumeurs et retardent avec succès la croissance tumorale lorsque ces peptides sont administrés comme vaccins prophylactiques ou thérapeutiques. De plus, l'inactivation de Setdb1, une histone méthyltransférase, a entraîné une augmentation de l'expression de cette famille d'antigènes et de l'immunogénicité des cellules tumorales (la capacité de déclencher une réponse immunitaire qui arrête la croissance de la tumeur).
  • La deuxième étude, conduite par Sebastian Amigorena et Joshua Waterfall, chef de l'équipe Génomique fonctionnelle intégrative du cancer (Carnot Curie Cancer/Inserm), a examiné spécifiquement cette famille d'antigènes dans des échantillons de patients atteints de cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) et de tissus sains. L'équipe a identifié des jonctions d'épissage non canonique spécifiques aux tumeurs qui génèrent des peptides immunogènes chez les patients atteints d'un CPNPC, définissant ainsi une nouvelle source d'antigènes récurrents et spécifiques aux tumeurs chez ces patients.