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   institut carnot 3bcar

3BCAR invente un carburant solide

Faire tourner un moteur thermique avec des poudres issues de biomasse
ligno-cellulosique est le défi relevé par l’institut. Le procédé est
aujourd’hui en voie d’industrialisation.

Ce fut une rencontre… explosive                       moteur du Cirad, les chercheurs vont explorer
           entre deux chercheurs de l’institut        cette piste tout à fait nouvelle pendant deux
           Carnot 3BCAR. Xavier Rouau est             ans, jusqu’à ce que l’abondement Carnot leur
           chercheur dans l’unité Ingénierie des      permette de passer à la vitesse supérieure. « Il
Agropolymères et Technologies Emergentes              nous a notamment permis de recruter un jeune
(INRA, CIRAD et Montpellier SupAgro). Il              post-doctorant, Bruno Piriou, pour travailler à
travaille notamment sur le fractionnement             plein temps sur le sujet et participer à l’aven-
des céréales et sur un problème qui lui est           ture jusqu’au bout. »
lié : l’explosibilité des poussières de céréales.
Gilles Vaitilingom, lui, travaille au laboratoire     L’intuition des deux chercheurs était bonne. Un
Biomasse, Bois, Energie, Bioproduits (UR40            carburant solide, c’est possible. La preuve : ils sont
BioWooEB du CIRAD), autre composante de               parvenus à faire tourner un moteur diesel stan-
3BCAR, et s’intéresse aux carburants alterna-         dard avec leur nouveau, et inattendu, carburant.
tifs. Leur rencontre produit une étincelle : « Et     Le ressourcement scientifique entrepris leur a
si on récupérait l’énergie explosive des poudres      en effet permis de développer les méthodes de
pour en faire un carburant ? »                        raffinerie sèche du végétal ainsi que les tech-
                                                      niques d’instrumentation moteur permettant
« L’idée était de mettre au point un nouveau biocar-  de comprendre le comportement des particules
burant simple et économique, sachant que ceux         végétales lors de la combustion explosive. Deux
qui sont utilisés aujourd’hui sous forme liquide      brevets ont été déposés à cette occasion.
(biodiesel, bioéthanol) ou gazeuse (biogaz) sont
complexes et onéreux à produire et seront loin de     La recherche a donc montré qu’il est possible de
couvrir la demande future » raconte Xavier Rouau.     produire par un procédé simple (broyage poussé
                                                      + éventuellement prétraitement et séparation)
Intérêt de cette nouvelle voie, la poudre est très    des poudres ligno-cellulosiques de diverses ori-
facile à obtenir et à manipuler, la ressource est     gines capables de faire fonctionner un moteur à
très largement disponible, son prix est réduit.       combustion interne. Bien. C’est une belle avan-
En outre la technologie en elle-même est              cée scientifique qui met l’institut Carnot à la
simple. Mais il y a beaucoup de chemin à par-         pointe sur le sujet. Pourquoi s’arrêter là ? « Nous
courir avant de faire tourner un moteur ther-         avons désormais l’ambition de participer à la
mique avec ce carburant solide. « C’était un réel     valorisation industrielle de cette avancée  »
défi scientifique, je n’ai pas connaissance que       disent les chercheurs.
cette démarche ait été entreprise ailleurs. »
                                                      Cela se traduit par des contrats de R&D en cours
A l’aide de biomasse ligno-cellulosique broyée        de signature avec une société, créée fin 2014
finement à l’Inra et d’essais menés sur le banc       pour développer et commercialiser ce concept,
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